L’intégration environnementale – site de Pamandzi

L’aéroport de Mayotte – Marcel Henry se situe au sein d’un milieu naturel d’exception à protéger, à la faune et à la flore riches, en particulier le lagon. Des habitations et une activité humaine sont présentes à sa proximité.

Les travaux de construction de la piste longue peuvent entraîner des impacts sur l’écosystème marin dans la zone concernée, caractérisée par la présence de récifs coralliens et d’espèces emblématiques comme le dugong et la tortue marine. Dans cette zone se pratiquent la pêche à pied et la plongée sous-marine.

Les enjeux terrestres sont également à prendre en compte avec attention : le milieu naturel terrestre (faune et flore) sur la plateforme aéroportuaire et dans les zones susceptibles de fournir les matériaux nécessaires à la réalisation du projet, et le cadre de vie des habitants concernés par les nuisances de l’exploitation aérienne.

Les travaux préparatoires sont engagés sur les sujets de l’environnement et du cadre de vie des habitants depuis 2020.

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Réalisation de l’état initial de l’environnement (description des habitats sous-marins) en 2021.

Un processus rigoureux

Conformément au cadre légal et réglementaire pour la conduite de l’évaluation environnementale d’un projet, les études s’organisent selon un enchaînement rigoureux :

  1. un état initial ou « diagnostic » de l’état actuel de l’environnement ;
  2. l’analyse des enjeux ;
  3. la comparaison des scénarios de la piste longue ;
  4. la définition (qui reste à venir) des mesures pour éviter, réduire ou compenser les impacts du projet sur l’environnement.

Elles portent sur quatre grands thèmes :

Les principaux enjeux identifiés et analysés

Ils concernent particulièrement, pour le milieu physique :

  • la prise en compte du contexte géologique et climatique et des risques naturels ;
  • la protection de la ressource en eau et la qualité des eaux marines ;
  • la préservation des équilibres sédimentaires sensibles.

Les milieux naturels marins et terrestres sont caractérisés par la présence d’herbiers, de mangroves, de plages de ponte de tortues et de récifs coralliens ainsi que d’espèces protégées comme le dugong, la tortue marine, des coraux classés, mais aussi, à terre, d’habitats et d’espèces végétales, d’oiseaux ou de chauve-souris remarquables ou menacés. Une grande vigilance sera apportée à cette richesse écologique.

Pour le milieu humain, les principales sensibilités sont les suivantes :

  • la présence d’activités économiques, touristiques et de loisirs (pêche, baignade, plongée, etc.) autour du site de l’aéroport ;
  • le cadre de vie des habitants (bruit et qualité de l’air en particulier) ;
  • l’intégration paysagère de la future piste longue, qui viendra modifier les vues proches et lointaines.

Les scénarios comparés

Les principaux résultats : le scénario 2 globalement plus favorable

Les travaux préparatoires sur l’environnement apportent des éléments pour comparer les scénarios d’implantation de la piste longue.

Les points clés de la comparaison

  • Les comparaisons thème par thème montrent que le scénario 2 présente un moindre impact. En particulier l’extension de la piste actuelle au sud prévue dans le scénario 1 apparaît difficilement acceptable du point de vue écologique : elle recouvre des surfaces très importantes d’herbiers sous-marins, où s’alimentent et vivent de nombreuses espèces (tortue, dugong, poissons, crustacés…), réduit des surfaces d’habitats pour la faune et la flore terrestres et portera atteinte à des coraux du récif barrière.
  • Au sein du scénario 2, la solution d’une piste optimisée de 2 510 mètres apparaît plus favorable qu’une piste de 2 600 mètres : elle représente un obstacle un peu moins important pour les déplacements d’animaux (oiseaux, chauve-souris), son impact visuel est moindre sur le littoral de Pamandzi.
  • La piste convergente éloignant le trafic aérien des zones urbanisées, les deux scénarios améliorent la situation en termes de nuisances sonores et de qualité de l’air pour les habitants de Pamandzi.
  • Le scénario 2, plus proche de la côte, contribue à protéger le littoral de Pamandzi des risques de submersion.
  • Une attention particulière devra être apportée au traitement de la « rade de Sandravangue », l’espace maritime resserré que le projet créera entre la nouvelle et l’ancienne piste au niveau de Pamandzi, pour concilier les différents enjeux : faune et flore, activités humaines, impact visuel de la piste, qualité sanitaire de l’eau, etc.

Les enjeux environnementaux liés à l’extraction des matériaux nécessaires à la construction de la piste et leur transport jusqu’au site de l’aéroport, ainsi que les enjeux liés aux émissions de gaz à effet de serre du projet, seront présentés ultérieurement.

De même, les mesures permettant par ordre de priorité, d’éviter, de réduire ou de compenser les impacts potentiels de la piste longue seront définies dans la suite du développement du projet.

Pour en savoir plus.