Le site de l’aéroport de Mayotte-Marcel Henry, situé à Pamandzi sur Petite Terre, est le site retenu au moment du débat public de 2011 pour réaliser le projet.
Les travaux préparatoires engagés depuis novembre 2019 ont porté sur les deux scénarios du débat public. Ces travaux sont désormais achevés. Ils permettent aujourd’hui de confirmer la faisabilité de la solution prévoyant la création d’une nouvelle piste convergente s’appuyant sur l’extrémité sud de la piste actuelle, solution qui correspond au scénario 2 avec une piste longue de 2 600 mètres.
Les caractéristiques sont les suivantes :
- Longueur de la piste: 2 600 mètres. Pour répondre aux besoins une longueur de 2 510 mètres est suffisante, néanmoins afin de pouvoir disposer d’une piste temporaire de longueur suffisante pour assurer la continuité de l’exploitation de l’aéroport pendant les travaux de raccordement de la nouvelle piste à l’extrémité sud de la piste actuelle, la longueur définitive est portée à 2 600 mètres.
- Angle de convergence entre la nouvelle piste et la piste actuelle: 10°. Cet angle entraîne la quasi-fermeture de la rade de Sandravangue dont le traitement devra faire l’objet d’une attention particulière.
- Largeur du remblai-digue supportant la piste : 150 mètres.
- Longueur totale du remblai-digue supportant la piste, comprenant les marges de sécurité RSE (Runway Starter Extension) à chaque extrémité : 2 780 mètres.
- Hauteur de la piste (surélévation nécessaire à sa protection contre les risques naturels) : 8,8 mètres à l’extrémité sud, 7,5 mètres à l’extrémité nord.
- Protection du remblai-digue avec une carapace d’enrochements (ouvrages en béton qui seront réalisés sur place).
- Coût estimé entre 550 et 700 millions d’euros.
L’organisation du chantier
Le chantier de la piste longue, de grande ampleur, devra être mis en œuvre tout en maintenant la desserte aérienne de Mayotte. L’étude d’organisation du chantier, réalisée au deuxième semestre 2022, a permis de définir les étapes de travaux nécessaires.
Deux principes sont fixés pour la conduite des travaux :
- limiter au maximum, en particulier lors de l’acheminement des matériaux, la gêne pour les usagers de la route et pour les habitants ;
- maintenir l’aéroport en exploitation afin d’éviter toute rupture dans la desserte aérienne de Mayotte.
Ils impliquent :
- de créer de nouvelles routes dédiées au chantier et séparées de la circulation générale ;
- de créer de nouvelles installations portuaires pour les transports maritimes de matériaux entre Grande Terre et Petite Terre ;
- de débuter les travaux de la piste par son extrémité nord afin qu’aucun camion ou engin de chantier ne traverse la piste actuelle au sud.
Trois étapes de travaux se succéderont :
- La réalisation des aménagements nécessaires à l’acheminement des matériaux: il s’agira des cheminements routiers, installations portuaires et plateformes de stockage de matériaux.
- La construction d’une nouvelle piste provisoire, qui occupera la partie nord du remblai-digue de la future piste longue.
- L’achèvement de la piste longue : les travaux se termineront par l’extrémité sud de la future piste longue. Ces travaux auront lieu majoritairement de nuit afin de ne pas perturber l’exploitation de l’aéroport. Des dispositions spécifiques seront prises pour limiter les impacts des lumières de chantier nocturne sur les tortues et autres espèces présentes sur le site.
Les scénarios issus du débat public
Scénario 1
Ce scénario s’envisage en deux étapes :
- étape 1 : l’allongement de la piste actuelle au sud à 2 310 mètres ;
- étape 2 : la réalisation d’une piste convergente de 2 600 mètres s’appuyant sur l’allongement de la piste actuelle.
Ce scénario se caractérise par un impact de l’allongement de la piste (étape 1) sur le fonctionnement du lagon et la nécessité pour les riverains de Pamandzi et de Labattoir d’attendre la mise en œuvre de l’étape 2 pour avoir une diminution de leur exposition au bruit des avions.
Scénario 2
Ce scénario se caractérise par :
- une moindre emprise au sud sur le lagon qu’avec l’allongement de la piste (scénario 1, étape 1) mais davantage au nord ;
- une amélioration plus rapide des nuisances subies par les habitants de Pamandzi et de Labattoir, le nouvel axe de piste n’étant plus orienté sur les populations riveraines.
Il nécessite de réaliser l’ensemble de l’investissement sans phasage.
Les résultats de l’étude opérationnelle (2021)
Conduite de septembre 2020 à l’été 2021, l’étude opérationnelle a eu pour objet de comparer les deux scénarios d’implantation de la piste longue et les longueur et largeur de piste nécessaires pour garantir des liaisons aériennes directes par tous les temps – hors quelques conditions extrêmes – entre Mayotte et la métropole.
L’étude aboutit aux résultats suivants :
- le scénario privilégié est le scénario 2. Le scénario 1 présente en effet davantage d’impacts sur le fonctionnement du lagon du fait de l’extension de la piste actuelle au sud, nécessite davantage de matériaux, est plus sensible aux risques naturels (dans sa première étape d’extension de la piste au sud) et est plus coûteux ;
- la longueur de piste permettant de répondre au besoin est de 2 510 mètres, y compris en tenant compte de l’évolution prévisible des flottes d’avions. Les longueurs et largeurs de remblais sont aujourd’hui optimisées (largeur de 250 mètres au lieu de 210 mètres auparavant, longueur de 2 690 mètres), pour réduire les emprises sur le lagon et minimiser les volumes de matériaux nécessaires.
Remblai ou pilotis : quelle solution de construction ? (2022)
Une expertise sur les solutions de construction envisageables pour la piste longue a été réalisée en 2021 : une solution de construction de la piste longue en remblai-digue (identique à l’extension de la piste actuelle sur le lagon au sud) et une solution en dalles sur pilotis. Elle apporte des arguments en faveur du remblai-digue.
En effet, il apparaît que :
- la solution sur pilotis ne serait pas compatible sur les deux tiers de la longueur de la nouvelle piste avec les dégagements aéronautiques latéraux de la piste actuelle, impératifs pour faire décoller et atterrir des avions sur la piste actuelle. De ce fait, la desserte aérienne de Mayotte ne pourrait pas être maintenue dans les conditions actuelles pendant la majeure partie des travaux de construction de la piste longue. De plus, elle serait complexe et coûteuse à mettre en œuvre en raison de la configuration du sol sous-marin et des besoins très importants en granulats pour ouvrages en béton, à faire venir de Grande-Terre ;
- au contraire, la solution en remblai-digue serait compatible avec le maintien de l’intégralité de la desserte aérienne de Mayotte pendant la construction de la piste longue, utiliserait davantage de matériaux de remblai mais qui sont disponibles sur Petite-Terre (matériaux extraits des collines du Four-à-Chaux et de Labattoir), serait moins coûteuse et plus rapide à mettre en œuvre. Un remblai-digue serait également plus aisément réparable que des dalles sur pilotis en cas d’événement météorologique majeur.